Apatrides

un film de Bastien Solignac

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Festival Jean Carmet (2021)
Festival du Court Métrage d’Auch (2021)
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Festival Moscow Shorts (2022)
Festival Short to the Point - Bucharest (2022)
Les Rimbaud du Cinéma (2022)
Oslo Short Film Festival (2022)
Les Capucines du Cinéma Français (2022)

Avec Stefan Crépon
Et avec François Créton - Marie Desgranges - Kassem Al Khoja
Adèle Journeaux - Lucas Borzykowski - Lucas Mortier - Dalia Naous

Scénario et réalisation : Bastien Solignac - Musique originale : Pablo Altar
Image : Paloma Pineda - Son : Tristan Soreau - Montage : Joseph Comar
Décor : Éléna Thiebaut - Costume : Marion Moinet - Coiffure et maquillage : Fiona Rossini
Ier assistant réalisateur : Nicolas Bureau - Scripte : Juliette Moreau - Ier assistant caméra : Louis Roux
Mixage : Loïc Gourbe - Étalonnage : Lydia Lopez - Fx et mastering : John Sanz y Bueno
Production : Sylvain Maugens pour Cobalt Films

Avec le soutien de la Région Occitanie, du CNC, de la Sacem, de la DRAC Occitanie et du Département du Gers
En partenariat avec Occitanie Films et Ciné32
Scénario écrit au Moulin d’Andé

© 2021 - Court métrage de 28 minutes - Fiction - Format 2.39:1 CinémaScope - Stéréo/5.1 - DCP 2K - Couleur
Visa d’exploitation du CNC : 146 105 - Version originale en français et version sous-titré en anglais

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Étienne, 18 ans, tente de trouver sa place au sein de sa famille.

Son père, ancien skinhead, ne supporte plus le comportement indolent, flemmard, rêveur et nocturne de son fils. Le jeune homme cherche pourtant l’admiration de celui-ci, tout en se construisant en opposition.

Cette ambivalence, cette crise identitaire, va amener Étienne à point de non-retour, un matin où, son père, lui ordonne de venir avec lui démonter un petit campement de réfugiés Syriens aux abords du village...

APATRIDES
disponible en VOD

sur Universciné,
La Médiathèque Numérique
en partenariat avec Arte médiathèque,
LaCineTek et la BPI Numérique
et sur les boutiques SFR Play et FreeBox

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Note du réalisateur,

Bastien Solignac

J’ai réalisé Apatrides avec la volonté de développer deux thématiques qui me tiennent particulièrement à cœur : la famille et l’identité. Celles-ci s’inscrivent dans la confrontation entre Étienne et son père, Christian, militant skinhead dans une France de plus en plus en proie à des sentiments réactionnaires. J’ai voulu filmer le personnage d’Étienne, jeune homme au corps chétif mais au visage dur, qui se découvre une sexualité différente, incertaine et qui peine à s’imposer face à la virilité rétrograde du père. Étienne est un jeune en soif d’émancipation qui culpabilise de ne pas satisfaire aux attentes imposées par son père. J’ai voulu filmer les silences d’Étienne, incapable d’agir, se sentant de plus en plus désemparé face à un père belliqueux et haineux. L’absence de dialogue, les phrases courtes et acerbes m’ont permis de montrer une famille dysfonctionnelle, incapable de communiquer correctement, laissant toujours la violence prévaloir sur les mots. Seule la mère, Fabienne, apporte une certaine douceur, mais elle reste un personnage dépassé, mis à l’écart, qui essaie de contenir en vain un barrage déjà fissuré.

 

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J’ai choisi de réaliser ce film dans le Gers, plus particulièrement à Riscle petit village à la frontière des Landes. Alors que cette région est réputée pour ses beaux paysages vallonnés et verdoyants, Riscle est particulièrement plat, défiguré à outrance par une agriculture de masse. J’ai voulu ainsi enraciner mon histoire dans cette campagne oubliée, parsemée de multiples silos vétustes, des voies ferrées à l’abandon, vestige d’une époque prospère. Il y a comme un air d’Amérique, de Tennessee dans ce coin perdu de France... J’ai donc pris un soin particulier à filmer cette région, cette atmosphère où j’immerge mes protagonistes. Travailler le dépaysement que provoque ces terres à l’abandon comme un miroir à mes personnages eux aussi laissés à l’abandon. Sous la chaleur accablante de l’été, j’ai voulu filmer cette campagne brûlée et jaunie, tel un western oublié et la contraster avec les séquences de nuit, bleutées et glaciales. Deux ambiances pour appuyer les « climats » émotionnels d’Étienne, accablé par la chaleur et isolé dans la noirceur glaciale. J’ai souhaité déchirer le film entre admiration et désespoir, esthétisme et naturalisme… Le choix du scope anamorphosé est donc devenu une évidence pour filmer cette histoire, ces personnages, isolés au milieu de nulle part.

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Apatrides avait donc pour ambition de mélanger les genres, étant à la fois « un western oublié » mais également un drame familial, un film naturaliste qui glisse souvent de l’intime au politique. Pour lier ces univers, j’ai choisi dans les séquences de conflits la caméra à l’épaule, pour être au plus près des corps, des rapports intimes, des combats contrastant avec l’aspect contemplatif des paysages, immenses. Le même travail a été effectué au son, pour varier les échelles de perceptions allant des souffles de nos protagonistes au silence contemplatif d’une campagne endormie. Renforcer le sentiment de perte et de solitude pour mieux isoler mon personnage principal dans l’immensité et la désolation. Il y a donc cette volonté de contraster les échelles de plans et les perceptions sonores pour mieux désorienter le spectateur et le plonger avec Étienne dans ses égarements. J’ai recherché également par la lumière et la musique à toujours mettre en exergue les sentiments humains, se concentrer sur le ressenti mais jamais dénoncé frontalement les choses. Il en est de même pour les costumes dont le Bombers, élément transactionnel entre Étienne et son père, est traité de manière virile puis homo-érotique ; jouer des ambivalences, des doutes, des non-choix, à l’instar d’Étienne, incapable de faire son propre choix. C’est là où se trouve tout l’enjeu et la complexité du film.

 

Avec Apatrides, j’ai voulu filmer autrement la misère sociale, la sublimer pour dépasser le propos en oscillant entre noirceur et teinte douce-amère. Ponctué dans ce récit souvent âpre et pessimiste quelques séquences sensuelles et insouciantes, qui loin de faire dévier de la détresse qui vit Étienne, la renforce encore davantage. Étienne est comme un personnage de conte, qui s’expérimente et se cherche dans ce monde actuel et violent. Il déambule dans ces paysages qui ne ressemblent ni à la France, ni à l’Amérique. Il se sent apatride chez lui, dans sa famille, incapable de se reconnaître, cherchant toujours à fuir, pour trouver « un ailleurs » où il pourra pleinement exister.

 

 
 
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Photo argentique Apatrides © 2020 - Clémence Pittillioen.jpg
 
 
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