Synopsis

Léo, 25 ans, est un être qui s'est fourvoyé. Il est seul dans une existence de plus en plus insupportable à force de vide et de vacuité. Il est au bout du rouleau, incapable de poursuivre. Pour Léo, la drogue est encore un moyen de passer ce temps interminable qu'on nomme la vie. Léo est un homme lucide qui se sait attiré au fond d'un gouffre et s'y précipite. Par une douce nuit d'été, dans une villa abandonnée entourée d'arbres et de verdure, il s'injecte une grande quantité d'héroïne en forme d'ultime voyage sans retour.

 

Court métrage - 2010 - fiction - version française et version sous-titrée anglais – 19 minutes – couleur – stéréo – HD & super 8mm –  2.35 - visa d’exploitation du CNC n° 127 163

 

 

Je souhaite que La Mort Blanche soit un film libre dans la forme comme dans son sujet, c'est à dire avec un scénario qui comporte de «moins en moins de scénario», avec des séquences décousues, comme en apesanteur.  Ce qui m'a fasciné en premier lieu, c'est qu'il s'agit d'une fiction qui me confronte à un seul personnage (Léo), et à un comédien exclusif, dans un décor unique (une villa isolée au décor vétuste) et une unité de temps et d'action (une simple nuit d'été). Tous ces éléments corroborent l'idée d'une solitude culminante, irrespirable, qui est le sujet même du film. Mon désir de cinéma va donc se focaliser complètement sur le corps du comédien Arthur Molinier. C'est en filmant les états successifs, altérés, de ce corps d'homme en proie avec la vie (et avec la toxicomanie) que nait la fiction.  Cette histoire décrit les émotions, le comportement, le monde intérieur d'un jeune héroïnomane. Je veux la raconter avec émotion et âpreté. Je crois aux histoires dont le moteur est l'émotion par opposition à la construction des personnages et de l'intrigue.

La Mort Blanche dépeint par touches successives un état labile, instable, oscillant entre le rêve et un réel qui s'impose brutalement, avec désillusion. Le film progresse ainsi du monde vivant vers celui de la mort. La mise en scène va essentiellement créer un climat hostile, étrange et familier à la fois, dont le but est d'atomiser le personnage de Léo.  Tous les faits relatés dans le scénario sont réels. J'ai bien connu un certain Léo au début des années 90, ce qui m'autorise à en parler librement, à ma façon, dans un style dépouillé et laconique à la fois. Léo se droguait avec frénésie, fuyant ainsi une maladie dont il se savait condamné. Il incarnait une forme d'aliénation propre à la génération qui traversa de plein fouet les années sida. Il mit fin à ses jours à 26 ans, par overdose, sans le moindre mot d'explication.  Avec ce film, j'ai reconstitué cette nuit fatale où Léo mourut tout seul, ses dernières pensées, ses gestes définitifs, ses ultimes sensations.

Nous avons choisi de tourner le film sur support numérique, non par commodité financière, mais parce qu'il correspond parfaitement au sens profond, au sujet glacé, immatériel de La Mort Blanche.  J'ai opté dans la bande-son pour une suite discontinue de voix off mêlée à des sons directs. Pas de décors mais de vrais lieux. C'est pendant l'écriture du scénario que m'est venue l'idée de tourner des plans en pellicule super 8. Ces plans super 8 constitueront les visions subjectives, les flashs évanescents, éblouissants, extatiques de notre personnage lorsqu'il sera sous l'emprise de la drogue. L'image super 8 qui possède un impact visuel très fort sera granuleuse, éclatée, imprécise, et ne devra pas s'opposer à la vidéo numérique. Elle devra se fondre, s'intégrer pleinement au reste du film.

 

Claude Chamis - Paris 2010

RÉALISATEUR : Claude CHAMIS
PRODUCTEUR : Sylvain MAUGENS  

PRODUCTRICE : Karen PERALDI
COMÉDIEN : Arthur MOLINIER
CHEF OP IMAGE : Thibaut de CHEMELLIER

COMPOSITEUR : David DELPECH
MONTEUR – ÉTALONNEUR : David GAUTIER
ASSISTANTE RÉALISATEUR : Pauline BORIES
ASSISTANT CAMERA : Romain MARCEL
CHEF OP SON : Pierre HENRY
ASSISTANT OP SON : Christophe TROEIRA
MIXEUR : Laurent MELIZ
SCRIPTE : Hélène HIMPENS
CHEF ÉLECTRICIEN : Benoît JOLIVET
COSTUMIÈRE : Pauline de KERIMEL
MAQUILLEUSES : Jennifer MULERTT & Soeli GRIMAULT
RÉGISSEUR GÉNÉRAL : Adrien NATALI
ASSISTANTE RÉGISSEUR : Véronique de KERIMEL
BEST BOYS : Grégory MAUGENS & Stanislas CHABIOR
TRADUCTION ANGLAIS : Sam SKARA
CONCEPTION GRAPHIQUE : Florent WOLF
LABORATOIRES  & MOYENS TECHNIQUES
MÉDIA CAPTURE (Télécinéma)  
CINÉ DIA (Développement Super 8mm) 
ANDEC Filmtechnik (Développement Super 8mm)  
KODAK (Péllicules)
TÉLÉTOTA du groupe ÉCLAIR (Conformation)  
Telline (Caméra EOS 7-D)
Ciné Lumière de Paris

COBALT FILMS remercie :
Le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée,
Rémy Savanne et Adrien Natali qui nous ont permis de tourner ce film dans leur propriété,
Thibaut de Chemellier pour sa lumière et son cadre toujours aussi beaux,
David Delpech pour sa composition de la musique originale du film,
Myriam de Cinélum, Pierre Henry de StéréoBox, David Gautier d’Aelide Production, Florent Wolf d’AD.Com,
Alain, Popie, Véro & Pô

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