Saint-Ouen / San Francisco

un film de Claude Chamis

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Synopsis

Mathias, un jeune musicien, vient de plaquer sa femme et son bébé. Il se retrouve à Paris, dans les environs de la porte de Saint-Ouen. Il loue une chambre d’hôtel, et annonce au téléphone à Clémentine, sa femme, qu’il ne reviendra plus. Elle reçoit la nouvelle sans surprise. Elle sait depuis longtemps que Mathias fréquente Louise, et qu’il est venu la rejoindre à Paris. Clémentine accepte tout avec une sorte de grâce résignée. Mathias lâche la proie pour l’ombre, et le comprendra à ses seuls dépens…

 
 
 
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Moyen métrage - Diffusé sur Ciné + Club (CANALSAT) - 26 minutes -  fiction - version originale française et version sous-titrée anglais - 
2008 – couleurs – stéréo SR – 1.85 - Pellicule Kodak - Camera Eclair Super 16mm - Visa d’exploitation du CNC n° 125 606

 

 

Saint-Ouen/San Francisco est né d’une rencontre avec un comédien. C’est Satya Dusaugey, lui-même, qui m’a inspiré le personnage de Mathias. J'ai fait ce film pour Satya Dusaugey et je pense que ce film, ce personnage de Mathias sont extrêmement proches de lui, de ce que Satya est réellement dans la vie. C'est un portrait authentique, fidèle de Dusaugey. Je pense qu'au cours du tournage le comédien et le personnage se sont entremêlés, se sont fondus l'un dans l'autre, jusqu'au vertige. C'est ça qui m'a beaucoup intéressé et qui m'a même passionné à travers ce film.
Pour moi, le cinéma naît toujours du désir de filmer le corps d’un comédien. Satya me faisait beaucoup penser à Jean-Paul Belmondo, mais un Belmondo vidé, antipathique et dépressif.

Je voulais un récit bref, fulgurant. Un film qui allie des moyens modestes à un récit léger, presque transparent. 
Mathias est guitariste de rock, et la musique a dans ce film un rôle capital, structurant. Elle est comme une sorte de carburant injecté aux images et aux sons directs pour provoquer des émulsions, des mélanges. Saint-Ouen/San Francisco dépeint par touches successives, comme une suite d’accords sur une guitare, l’univers insolite et désolé de Mathias, avec je l’espère, de l'humour ou une sorte de rire jaune et glacé qui prend notre personnage à son propre piège. Le film nous entraîne dans un univers à la fois réaliste et mystérieux, non pas fermé, mais plutôt « intériorisé ». Je ne lâche jamais mon protagoniste, je lui colle toujours à la peau de manière fusionnelle. Telle est ma technique, telle est ma méthode de tournage.

Mathias, c'est quelqu'un qui a peur du vide et de chuter, mais qui, dans le fond, est irrésistiblement attiré par l’abîme. La dépression et la morgue contenues dans les séquences intérieures éclatent au grand jour en extérieurs, et le film devient alors une dérive étrange, tournant autour de la guitare de Mathias, objet transitionnel, mythique et psychotique.
Les intérieurs sont filmés en plans serrés, rapprochés, au plus près de Mathias, pour ausculter son corps.  En revanche, les extérieurs sont plus larges. Les séquences se situant dans un décor urbain tonitruant, sont cadrées caméra à l’épaule, afin d’éprouver au mieux la quête inlassable et, somme toute, assez vaine du personnage.
Les décors, notamment la chambre d’hôtel furent choisis en fonction de leur dérision, de leur anachronisme kafkaïen. 
Paris et sa proche banlieue sont filmées comme un décor de studio, tour à tour lumineux, glauque ou mangé par ses ombres, débarrassé de tout détail pittoresque, un lieu vide, en attente ou tout devient possible.

Claude Chamis - juillet 2009
 

REALISATION & SCENARIO : Claude Chamis
DIRECTEUR DE LA PHOTO : Thibaut De Chemellier
assisté de Jérome Saldés, Frédéric Bealet, Hadrien Manant, Catherine Dubray
PREMIER ASSISTANT : Stephane Zinberg
INGENIEUR DU SON : Emmanuel Le Gall
PERCHMAN : Guillaume Pellerin
SCRIPTE : Aurélie Vallee
MONTAGE : Sonia Bogdanovsky
MAQUILLAGE & COIFFURE :Jennifer Mulertt, Emilie Barreau
DECORS : Claude Vincent
ETALONNAGE :Anne Symkowiak
ETALONNAGE RUSHES : Catherine Dubray
MIXAGE : Nicolas Orsini
REGIE : Ruthie Abramovich
GÉNÉRIQUE : Giom Levasseur
PRODUCTION DELEGUEE :  Karen Peraldi, Sylvain Maugens
PRODUCTION EXECUTIVE : Jean-Marc Peyrefitte
 

INTERPRÉTATION

SATYA DUSAUGEY : Mathias
JASON CIARAPICA : Clémentine
NOEMIE GOETSCH : Louise
JEAN-GONZAGUE DUTHOIT : le skateur
THIERRY TETIALY : Le barman
FRANCOISE AROUA : La barmaid
PHILIPPE TOROSSIAN : Client
JEAN-PIERRE DUSAUGEY : Deuxième client

MUSIQUE :
RIEN aka DJ Goulag, Dog.3, Francis Fruit, Yugo Extraits de l'album de RIEN paru aux éditions
Un Dimanche © 2005
et  "Il ne peut y avoir de prédiction sans avenir"  © 2007 

 

 
 
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